mercredi 12 janvier 2011

"Les feux de la Chandeleur"




Maître Boursault, notaire de Province, marié, deux enfants, Laura, étudiante en médecine, et Jean-Paul, pourrait être heureux. Mais, depuis quelque temps, Marie-Louise (Annie Girardot), sa femme, ne rêve que promotion du prolétariat et triomphe du socialisme. C'est beaucoup pour un homme dont la profession est justement de défendre un certain ordre établi par la bourgeoisie. Quand cet ordre, surtout en province, est bousculé par une suffragette hystérique qui lance des appels à la grève, Maître Boursault fait le choix entre sa femme et sa clientèle. Le 2 février, jour de la Chandeleur, il s'installe dans le plus grand hôtel de la ville. Au fil des années, Marie-Louise tente de poursuivre ses activités politiques mais sa famille en pâtit. Elle se trouve très vite réduite à l'inaction, sans mari, sans métier, sans enfants. En dix années, elle touche plusieurs fois le fond de l'abîme, on la dit folle, mais cette folie est le résultat de l'amour fou qu'elle éprouve toujours pour son ex-mari. Le 2 février 1972, à nouveau la Chandeleur. Marie-Louise entre amour et folie, décrète que c'est le printemps et se coiffe d'un chapeau de paille rouge et sort dans la rue. Il neige à gros flocons. Alexandre Boursault, qui ne lui avait plus adressé la parole deuis des années, l'arrête et la conduit dans son bureau. C'est l'expression d'un miracle, le coup de foudre, la rencontre de deux destinées qui se reconnaissent liées à jamais entre elles malgré les malentendus et le remariage d'Alexandre. Marie-Louise, forte de cette rencontre inattendue, décide de reconquérir son ancien mari et se comporte à quarante ans comme une adolescente romantique... Elle lui écrit tous les jours, provoque de nouvelles rencontres, transforme sa maison, entraîne dans son tourbillon tous les membres de sa famille. Son fils Jean-Paul, pourtant, combat sa mère jusqu'au bout, refusant de croire au rapprochement de ses parents. Dans la ville hostile, pétrifiée par un rude hiver, la maison Boursault ressemble à un volcan. Niant l'évidence, croyant sa mère folle, Jean-Paul tente par tous les moyens d'arracher sa mère à ses illusions. Il va ainsi la précipiter plus sûrement vers la mort... une mort qui survient un quart d'heure avant le retour d'Alexandre. Il avait accepté le pari insensé de son ex-femme. Un conflit de générations a tué cet espoir. Courant à en perdre haleine après les funérailles de sa mère, Jean-Paul s'effondre en pleurs au pied d'un arbre alors que sur le fleuve passe un chapeau de paille rouge...